Artiste français né en 1979, Adrien Boyer trouve son inspiration chez différents auteurs, de la peinture à la littérature, en passant par la philosophie. Camus, Chirico, Ghirri font partie des influences que l’on retrouve sans conteste dans son écriture photographique. En 2017, sort son premier opus, Consonances, suivi en 2018 de Présences. Les deux ouvrages sont préfacés par Michel Poivert et font l’objet d’une exposition monographique à la galerie Clémentine de la Féronnière, à Paris. Son travail a été présenté à Unseen Amsterdam, Paris Photo et Photo London, et a intégré plusieurs collections majeures comme celle de Florence et Damien Bachelot et celle d’Hermès Fondation d’entreprise.
Démarche artistique
« Le regard n’est pas tant pour moi un flux sortant qu’un flux entrant. Sentir, écouter, se laisser impressionner par ce qui est à l’extérieur de soi. Voir. Avant d’être un projet, une intention, la photographie est pour moi une façon de ressentir le monde.
Lorsque je prends une photo, je ne prends jamais quelque chose en photo. S’il n’y a pas à proprement parler de sujet dans mes images, c’est que mon propos est, à l’inverse, de faire apparaître quelque chose grâce à la photographie. Quelque chose qui sans mon regard serait resté invisible, et qui a besoin de moi pour exister.
Mais qu’est ce donc que cette réalité cachée au cœur du visible ? Ce langage non rationnel et pourtant communicable rejoint incontestablement le « réalisme magique » dont se revendique Manuel Alvarez Bravo. Alors que le spectacle qui nous englobe au point de nous aveugler, a tendance à uniformiser l’expérience de l’« être au monde » et à la contenir en surface, j’ai l’intime conviction, comme le grand photographe mexicain, que la réalité nous parle, me parle ; qu’« ici bas tout n’est que symbole et mystère ».
L’interrogation sur les différents niveaux de perception et de compréhension de la réalité est fondamentale dans mon travail. Le regard a cette capacité de déconstruire le sens pour le reconstruire ailleurs. La photographie n’a d’intérêt pour moi qu’en ce qu’elle me permet de formuler cette interrogation, et de la partager avec mes contemporains. »
Adrien Boyer