Anaïs Boudot poursuit actuellement une exploration approfondie des moyens photographiques, intégrant ponctuellement des séries réalisées à la gélatine photosensible sur verre, souvent rehaussées de peinture. Ses créations se situent sur un fil indéterminé entre contemporain et passé. Durant sa résidence, elle souhaite ouvrir de nouvelles perspectives pour ces images sur verre, cherchant à établir un lien entre patrimoine et art contemporain, en utilisant notamment la forme du vitrail. Cette approche vise à redéfinir et enrichir la perception des œuvres en y intégrant des éléments historiques et artistiques.
Michel Poivert, dans son texte, met en lumière l’engagement d’Anaïs Boudot dans l’expérimentation photographique. Avec son projet “Jour le Jour”, elle explore la métamorphose des usages photographiques modernes en construisant une opération dialectique qui cherche à immortaliser la disparition. Poivert explique que, dans notre quotidien, nous enregistrons compulsivement des images avec nos smartphones, créant des archives personnelles de souvenirs, notes et coups de cœur. Toutefois, ces images sont souvent vouées à l’obsolescence : elles sont effacées, oubliées ou détruites lors d’un changement d’appareil. Cette situation paradoxale, où les images numériques incarnent la modernité tout en étant éphémères, est au cœur de la réflexion d’Anaïs Boudot, qui tente de capturer et de donner un sens durable à cette fugacité.